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En pays Ladakhi
En pays Ladakhi
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22 février 2015

Fly me to the moon - J06

Jeudi 1er mai 2014

Deux heures de sommeil, respiration difficile au point que je suis obligée de la contrôler constamment, cœur qui s’emballe dès que je me retourne. Bon ben je crois que le mal des montagnes vient de faire son apparition. Ajoutez à cela les douleurs dans les cervicales et l’épaule, les pieds gelés. Sympa, ma première nuit sous tente ! Je crois que le trek à 4200 mètres, c’est mort pour moi. J’ai le haut du dos complètement bloqué. Comme il m’est impossible de me rendormir, je me lève et m’habille rapidement malgré le froid. A 6h15, on nous apporte le petit-déjeuner au lit… Enfin, du thé noir à la porte de la tente pour nous réveiller. A 6h30, nous avons chacune droit à notre bassine d’eau chaude sous le auvent de notre tente pour le débarbouillage matinal. A 7 heures, le petit-déjeuner est servi sous le marabout, puis nos camarades courageux s’en vont, tandis que Diane et moi restons au camp. Nous les rejoindrons plus tard au village de Lamayuru. Heuresuement, Diane est là pour me prodiguer un petit massage des épaules qui devrait m’aider un peu. Puis ce sera quelques heures de sommeil la nuque sur la bouillotte, ce qui fait qu’à 9h30, je suis déjà un peu plus opérationnelle.

Ladakh 454

Après un brin de toilette, notre chauffeur nous emmène à Lamayuru… Enfin, essaie, car dès la sortie du camp, nous sommes bloqués 20 minutes derrière la pelleteuse qui rogne la montagne. Après la traversée de Wanla, nous prenons une route de montagne assez tape-cul et parsemée d’éboulis. Bon, je crois que je sais d’où vient mon mal de dos. La séance de secouage d’hier en a eu raison. Le long de la route, nous pouvons apercevoir des chèvres himalayennes dans les éboulis du versant d’en face. Nous sommes vraiment près. La route est étroite, sinueuse.

Ladakh 461a

C’est assez impressionnant. Mais le chauffeur maîtrise bien. Au bout d’un moment, nous faisons une nouvelle halte-touriste pour contempler le site de Moonland. C’est vrai qu’on dirait un paysage lunaire, avec de jolies variations de roche et de terre. Ca ressemble un peu aux Badlands américaines.

A Lamayuru, Diane et moi décidons de nous dégourdir un peu les jambes en inspectant les environs (même si les jambes sont bien fatiguées après une nuit pareille). Nous nous aventurons dans une rue du village et repérons un Cybercafé. Euh… Enfin, je crois. Nous pénétrons dans la cour d’une maison ou nous trouvons une vieille femme qui ne semble pas très réceptive. Pourtant, il y a bien écrit cybercafé. Nous demandons donc à la vieille femme si nous pouvons boire quelque chose. Sa petite fille traduit notre demande, et la veille semble dire non. Puis finalement, on nous propose du jus d’abricot. Nous entrons à leur suite, et la vieille dame nous demande alors si nous voulons une chambre.

- Euh… non. Par contre, un petit passage aux toilettes, c’est pas de refus.

On nous installe dans la pièce principale, et Diane descend les deux jus d’abricot qu’on nous apporte. Moi je préfère m’abstenir. Oui, je psychote un peu. Même s’il paraît qu’il est délicieux. And so what ?

Ladakh 470

Après avoir remercié nos hôtes et réglé la note, nous redescendons vers le ruisseau, au bas du village, où nous trouvons un coin paisible pour nous poser en attendant les autres. Nous pouvons voir des femmes descendre vers le ruisseau en portant de lourds tapis. On dirait bien que c’est jour de grande lessive.

 Vers midi, le chauffeur nous fait signe de remonter. Les autres sont en train d’arriver. Il paraît que la balade était très très belle.

L’une des voitures étant en panne, nous nous entassons dans deux voitures qui nous conduisent au monastère de Lamayuru, le plus ancien monastère bouddhiste du Ladakh.

Ladakh 481

De là, on a une vue magnifique sur Moonland. Nous profitons encore d’une très belle visite. La salle de prière est lumineuse et semble bien plus confortable que ce que nous avons vu jusqu'ici. Partout, on peut voir des très belles soiries.

Ladakh 482

Avec Dalhia, alors que nous sommes un peu à la traîne, nous tombons sur une vieille femme qui, son moulin de prière à la main, s’est assise sur un banc de pierre et récite ses mantras. Tout à coup, elle nous regarde et me fait signe de la rejoindre et de m’asseoir à côté d’elle. Une invitation pareille, ça ne se refuse pas. Dalhia allait prendre une photo, mais la vieille dame lui fait signe à elle aussi. Nous voilà donc toutes les trois à réciter le mantra de compassion, tandis qu’elle fait tourner son moulin pour nous. C’est un moment très fort pour moi, chargé d’émotion au point que j’en ai les larmes aux yeux. Si si, je suis sensible. On ne se refait pas.

De retour au village, nous investissons une guest house pour le déjeuner, où nous faisons connaissance avec un jeune couple de japonais qui a fait le voyage depuis Tokyo avec ses deux jeunes enfants. Très bien ce petit repas accompagné, comme il se doit, de thé maison.

Ladakh 503a

Puis nous repartons par la route sinueuse et perchée qui offre une superbe vue sur Moonland et les sommets himalayens enneigés. Tiens, on dirait que le temps se gâte sur les cimes. Les nuages s’amoncellent et la pluie semble s’inviter. Mais cela n’enlève rien aux camaïeux de couleur verte et violette que je n’ai encore vus nulle part ailleurs. Quand à savoir quels minerais sont à l'origine de ces couleurs, le mystère reste entier. Bon, Je crois qu’avec Dalhia, on a été perturbées plus que nécessaire par notre prière du matin, car nous voilà à chanter à tue-tête « I believe I can fly » devant ce paysage hors du commun. L’immensité, moi ça me fait toujours de l’effet.

De retour au village de Wanla, nous remontons au monastère et cette fois pouvons visiter le site particulièrement remarquable, avec ses fresques su XIème siècle.

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Sur le chemin du retour, nous sommes de nouveau bloqués par le tractopelle et ses travaux de terrassement. Mais cette fois, la route est complètement démolie et à chaque fois que la pelle gratte la paroi, des pans entiers de montagne dégringolent sur la route. On est pas près de passer ! Au bout de 20 minutes, nous décidons de continuer à pieds, en passant dans la tranchée qui doit accueillir les conduites. La pelle mécanique s’arrête le temps de nous laisser passer en toute sécurité, mais c’est pour nous l’occasion de constater qu’il reste du boulot avant que la route soit de nouveau praticable. Après le thé de l’après-midi, je descends à la rivière chercher une bassine d’eau et m’enferme dans les toilettes pour une douche improvisée. L’eau est glaciale, mais ça fait un bien fou après toute cette poussière.

Ladakh 532

Ce soir, l’apéro se fera au rhum et au pop corn maison. Trop génial ! J’adore de pop corn et je n’aurais jamais cru que nous en ayons ici. Pour le repas, le cuisinier s’est surpassé. C’est menu italien : pizza, pâtes, frites, poulet, et en dessert, cerises en boite et crème anglaise. Mais comment font-ils pour faire tant avec si peu de moyens?

Après la remise des bouillottes, chacun regagne sa tente sur le coup de 20h30, alors qu’il fait déjà nuit noire et un froid de canard. Pour ma part, j’ai retenu la leçon. Ce sera deux bouillottes : une sous les pieds,et une sous la nuque. Si avec ça je ne passe pas enfin une bonne nuit !

Ladakh_map_J06

 

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Commentaires
M
nous avons passé 4 semaines à plus de 4000m.<br /> <br /> petit truc pour tes prochains voyages: dormir en position semi assise, tu auras moins de peine pour respirer, dans la journée aucun problème dur dur quand il faut randonner mais nous vivons quand même à 700m. d'altitude toute l'année cela aide.
J
Les couleurs de tes photos sont vraiment magnifiques! Et l'endroit a l'air vraiment enchanteur :)
En pays Ladakhi
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