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En pays Ladakhi
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6 novembre 2015

Le petit désert de Gobi - J09

Dimanche 4 mai 2014

     J’ai beau m’être réveillée avant la sonnerie du réveil, je suis décidément trop bien pour bouger. Voilà qui appelle à la grasse matinée. Mais non, il faut attaquer une nouvelle journée. Dehors, le ciel est bleu, le soleil brille. Courage !

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Après le petit déjeuner, nous partons pour Diskit, de l’autre côté de la vallée. Diane continue le voyage dans l’autre voiture, tandis que je reste dans le 4x4 avec nos deux guides. Après avoir traversé le Shyok, nous attaquons une route de montagne étroite parfois recouverte de sable, en fonction du vent. Le paysage alentours est un véritable désert de dunes, un « petit désert de Gobi ». Sur le bord de la route se succèdent panneaux de prévention routière et messages écologiques dont je ne pouvais manquer de ramener un petit florilège :

« Buy local, save earth »,

« Go clean, go green »,

« Left is right, right is wrong »,

« Keep off mobile or keep off road »

 

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Le monastère de Diskit est le plus ancien et le plus grand monastère bouddhiste de la vallée de la Nubra. Il domine toute la vallée et offre une vue imprenable sur la chaîne du Karakoram. Il a été construit à flanc de montagne, en une multitude d’étages et de niveaux… En clair, ça fait beaucoup d’escaliers. Nous visitons tout d’abord la salle de Mahakala, divinité protectrice au visage grimaçant et coléreux sensée faire peur aux esprits malfaisants. En dehors des cérémonies, toutes les statues ont le visage dissimulé sous des tissus et des tentures.

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La visite de Diskit est également l'occasion de parler du Panchen Lama devant la fresque représentant le monastère tibétain de Tashilhunpo (dont le Panchen Lama est le chef) : le Panchen Lama appartient au courant des "Bonnets Jaunes" et est le 2ème plus haut chef spirituel du bouddhisme tibétain, après le Dalaï Lama. Il est issu de la lignée de réincarnation du Bouddha de Lumière Infinie, Amitabha. Normalement, le Panchen Lama et le Dalaï Lama doivent se reconnaître mutuellement, lorsque la recherche de leur nouvelle incarnation a abouti. Or, la reconnaissance du 11ème Panchen Lama a donné lieu à une importante controverse : en 1995, six ans après la mort du 10ème Panchen Lama, un jeune garçon fut reconnu comme sa nouvelle incarnation. Quelques jours après, lui et sa famille disparurent, sans doute enlevés par le gouvernement chinois qui cherchait à imposer un autre enfant comme Panchen Lama. Il devint, à l'âge de 6 ans, le plus jeune prisonnier politique du monde. On ne sait pas s'il est actuellement toujours en vie.

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Comme je le disais plus haut, la vue depuis Diskit est assez exceptionnelle. Mais elle se mérite, car ses escaliers sont parfois très rudimentaires, et il n'est pas rare que le mortier ait disparu et laisse apparaître quelques trous à travers le bois des marches disjointes. Prière de ne pas se tenir à la rampe non plus, car elle ne tient pas bien.

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Au dessus des gorges, une autre échelle, encore plus sommaire, plonge littéralement vers la rivière. C'est l'ancien chemin par lequel les moines descendaient chercher l'eau. Personnellement, même avec une croyance inébranlable en une vie future dans une meilleure incarnation, je ne m'y aventurerais pas.

 

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Après avoir fait l'achat de petits portes-bonheur fabriqués par les moines, nous retournons aux voitures qui nous conduisent à la statue géante du Bouddha Maitreya (Le Bouddha du Futur). Pendant la visite du temple situé sous la statue, le moine entonne une prière à notre intention.

Puis nous redescendons vers les voitures qui nous ramènent au village de Diskit. Sanjay et Dorjay ont négocié deux tables dans un restaurant local, bien que nous ayons nos pique-nique… Et même très local, le restau : une cahute sombre avec trois tables, des bidons un peu partout, et les toilettes… Ben vous sortez, vous vous éloignez un peu dans la montagne, et vous choisissez votre coin.

 

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Au village de Hunder, le monastère que l'on devait visiter est malheureusement fermé. Nous optons donc pour la balade digestive le long de la rivière. Le chemin passe sous un magnifique stupa au plafond décoré, édifié pour les cérémonies funéraires.

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Puis Dorjay nous propose de visiter une maison traditionnelle. Un peu gênés, nous sommes accueillis dans une famille qui nous ouvre son intérieur et nous offre le thé. Là, j'avoue, j'ai pas été polie. Mais cardamone et cannelle, c'était ne pas boire ou tout vomir sur le tapis. Mais le pain ladakhi était délicieux.

 

Nos chauffeurs nous emmènent ensuite au bord de la rivière où nous allons pouvoir tester la balade à dos de chameau dans les dunes.

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Le chameau de Bactriane est typique de l'Asie, et peuple notamment le désert de Gobi. Il a longtemps été utilisé pour le transport des marchandises le long de la route de la soie. Avec sa laine épaisse, ses larges pieds et sa double rangée de cils, il est parfaitement adapté à ces zones désertiques et sableuses.

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Par contre, il ne sent pas bon!

Allez, tout le monde en selle. Nous avons opté pour la balade d'une demi-heure, et il n'est plus temps de reculer. On lève la jambe, on passe entre les deux bosses (enfin quand elles ne sont pas raplapla), et… Ah ben le mien il a compris : à peine assise, il s'est levé. Et un chameau, quand ça se lève, il faut s'accrocher pour rester dans la course (le touriste du groupe d'à côté vous en dira des nouvelles : on a juste entendu un "aaaaaaaaah!", et puis plus rien). Heureusement, j'ai travaillé mon assiette.

La balade est bien agréable, bien que nous soyons constamment tenus en laisse par nos "accompagnateurs", chacun ayant la charge d'au moins trois chameaux. On a même un bébé chameau qui accompagne sa maman.

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Sur le chemin du retour, après nous être arrêtés pour acheter de quoi approvisionner l'apéro, nous nous rendons bientôt compte que la voiture de Diane, Jean-Luc et Catherine a crevé. Qu'à cela ne tienne, y a de la place pour se répartir dans les deux autres voitures. Par contre pour les cacahuètes, on est toujours brocouilles. Vivement que le ravitaillement arrive.

C'est au moment de la douche, qu'on a réalisé, pour les coups de soleil. A cette altitude, ça tape et on ne s'en rend pas compte. Heureusement, un bon apéro là-dessus et il n'y paraîtra plus (ou pas). Pour ma part, je vais me contenter de thé, parce que l'œsophage, il ne suit plus… Aïe! Même le thé, ça ne passe plus. Il ne me reste plus qu'à tester le remède miracle de Sanjay pour les brûlures d'estomac. Voilà qui nous entraîne rapidement dans une discussion sur la médecine ayurvédique, puis sur le spiritualité. Et ça y est, Catherine m'a convaincue de tester le yoga, ce qui pourrait m'aider à mieux contrôler mon corps, et par extension, mes problèmes de dos. - 2 ans plus tard, ça devient urgent.

Encore une fois, le repas a été délicieux, même si j'ai l'estomac et l’œsophage en alerte rouge incendie.

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