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En pays Ladakhi
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21 février 2015

"C'est beau!", et autres synonymes - J05

Mercredi 30 avril 2014

Décidément, je suis abonnée aux nuits en pointillés. Pourtant, on avait tout pour réussir une bonne nuit : confort, chaleur… si ce n’était ce fichu mal de tête. Nous avons été réveillés par les rayons du soleil pénétrant dans la chambre. Le temps est magnifique. Ce qui rattrape le petit déjeuner plus que moyen après lequel j’attaque la phase 2 de l’opération « chronique d'une mort de lunettes annoncée » : cette fois, c’est le montant du verre droit qui s’est cassé. Heureusement qu’on a inventé un truc qui s’appelle « super glue ».

Ladakh 331a

Nous repartons en voiture le long de l’Indus, toujours d’un bleu turquoise extraordinaire, et arrivons au monastère de Temisgam (ou Tingmogang) par une route cahoteuse, après avoir traversé un village aux superbes maisons, témoignant d'un pays plus "riche". Nous sommes un peu plus bas en altitude, et on note immédiatement la végétation plus fournie et légèrement plus avancée (il y a du vert !!!!).

Ladakh 343

Le monastère a été bâti au-dessus du village, à la place d’une ancienne forteresse du XVème siècle dont on voit encore les murailles et les tours.

Ladakh 350

Devant la très belle nouvelle salle de prière, nous trouvons un moine en prière et nous arrêtons quelques minutes en silence. Par l’une des fenêtres, une vieille femme nous observe. Jean-Luc tente de la prendre en photo, mais ça n’a pas l’air de trop lui plaire. Ou alors, elle est particulièrement timide. Nous continuons notre visite par l’ancienne salle, beaucoup plus sombre, mais très bien conservée et également très belle.

 

Parenthèse : de toute façon, ici tout est « très beau », « superbe », « magnifique », "extraordinaire". J’ai un peu l’impression de répéter toujours les mêmes mots, alors si vous avez d’autres synonymes, n’hésitez pas à m’en faire part pour les posts à venir.

 

A l’extérieur, nous tombons à nouveau sur la vieille femme en train de réciter un mantra, et qui nous réclame des roupies. C’était peut-être pas de la timidité.

Ladakh 365

Nous descendons jusqu’au village de Temisgam à pieds, par un chemin de chèvres. Le ciel est bleu, la température clémente, les abricotiers sont en fleurs. Une vraie promenade de santé.

Ladakh 375

Au village, des tentes ont été dressées pour accueillir tapis et petites tables. Il se prépare une fête, on dirait. Et ils attendent beaucoup de monde : le principe, c’est que tous les gens du village vont passer à un moment ou un autre de la soirée, rester une heure ou deux et s’en repartir. Comme ça, il y a un roulement, tout le monde peut en profiter, et on ne refuse pas du monde alors que le nombre de places autour des tables reste limité.

En redescendant vers les voitures, nous tombons également sur les colleurs d’affiches qui préparent les élections : nous sommes en pleine campagne électorale et le Ladakh doit voter dans quelques jours pour élire ses députés. En l’espace d’un mois, toutes les provinces auront vôté et on connaîtra le nouveau 1er ministre. Sanjay nous explique rapidement quels sont les partis en présence, leurs programmes, et ce qui se dessine en termes de résultat.

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Nous reprenons la route et après avoir traversé le village de Khaltse, nous bifurquons pour suivre l’Indiu, un affluent de l’Indus. Quelques minutes plus tard, nous nous arrêtons dans un parc géré par l’Office des forêts pour le déjeuner. Ce petite espace délimité par un mur de pierre et une porte visiblement discriminatoire pour les plus de 1m60, est planté de quelques arbres à peine bourgeonnant et surplombe un Indiu rendu laiteux par la fonte des neiges. Malheureusement, les moucherons de plus en plus nombreux nous gâchent le picnic.

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Nous repartons donc assez rapidement pour le camp ou nous devons dormir pour les deux nuits à venir. Parfois, le goudron de la route disparaît  sous les éboulis de pierre. La route est particulièrement cahoteuse. PArfois, le lit de la rivière s'est même déplacé et semble passer en plein sur la piste. Mais notre allure nous permet aussi d’apercevoir quelques chèvres himalayennes tout près  de la route, au bord de la rivière.

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Le camp est installé au fond d’une vallée particulièrement désertique, loin de tout, dans un lieu-dit appelé Tharchit. Nos tentes ont été plantées sous les peupliers et les abricotiers qui ne font malheureusement pas encore d’ombre, la saison n’étant pas assez avancée. L’équipe d’intendance est déjà arrivée et a dressé nos tentes igloos et le marabout destiné aux repas. Comme Diane souhaite se reposer, je repars explorer les environs et chercher un coin pour écrire. Parce qu’à cette heure sous la tente, il fait bien trop chaud à mon goût. Je discute un peu avec Catherine et Elisabeth, jusqu’à ce que je vois Diane venir vers nous. Elle n’a pas l’air d’aller très fort. Ce n’était pas juste de la fatigue, mais bien le mal des montagnes qui fait qu’elle ne se sent pas bien du tout. Après avoir prévenu Sanjay, nous la raccompagnons sous la tente pour une petite cure d’oxygène qui devrait l’aider à faire passer la crise. Je reste avec elle dans la tente où l’un des assistants du cuisinier à la gentille attention de m’apporter du thé. Après 15 minutes de masque, elle respire plus facilement, même si le mal de tête persiste. Comme elle s’est endormie, ce qui va lui permettre de récupérer, et que les intendants restent là et gardent un œil sur elle, je pars avec les autres pour la visite du monastère de Wanla, dans le village d’à côté.

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Renseignements pris, le moine qui garde les clés s’est absenté. Nous ne pourrons donc pas visiter le monastère aujourd’hui. Mais au moins, d’ici, on a une très belle vue sur les deux vallées, de part à d’autre de notre sommet, où les villageois s’affairent à préparer leurs champs en creusant des sillons d’irrigation.

Nous redescendons donc vers le village pour faire quelques photos. Les enfants posent avec plaisir, tandis que des ânes se baladent dans la rue comme si elle leur appartenait.

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Tandis qu’avec Elisabeth nous sommes entrées dans un champs encore en friche pour avoir une meilleure vue sur le monastère, nous voyons débarquer un petit âne d’un pas tranquille. Quand tout à coup, un autre oblique dans le même chemin et se met à le poursuivre. Le premier part au galop, poursuivi par son teigneux congénère, et nous n’avons qu’à nous nous pousser en quatrième vitesse pour nous écarter de leur chemin, car dans la précipitation, ils passent tout près et manquent de peu de me renverser. Finalement, le deuxième finit par chasser son rival du champ et se calme dès qu’il se retrouve seul. Bon ben, nous non plus on va pas s'attarder. On sait jamais.

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Dans l’une des maisons, nous trouvons un atelier de menuisiers et restons quelques minutes pour admirer le fabuleux travail de précision de ces artisans qui fabriquent toutes les menuiseries et les frontons sculptés des maisons ladakhis traditionnelles.

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Puis, voulant profiter encore un peu de l’après-midi, nous décidons de faire un petit bout de chemin à pieds pour rentrer au camp. Les voitures nous récupèrent donc un peu plus loin sur la piste. Peu avant le camp, un tractopelle en train de déblayer la route nous bloque le passage. Mais après discussion, il se met sur le côté et nous laisse passer.

 De retour au camp, je trouve Diane réveillée et plus en forme, même si le mal de tête est toujours là. Et oui, pour les gens qui ne sont pas migraineux, ça fait toujours un peu bizarre, les premières fois. Après avoir récupéré les amandes d’abricots et les noix de cajou, je rejoints le groupe sous la tente pour le thé-apréo, après quoi, je m’arme de courage pour aller tester les toilettes. Mais bonne surprise, ce sont des toilettes en dur, propres, où il faut juste penser à ajouter un ou deux brocs de l’eau du tonneau pour l’évacuation.

Ladakh 449

En descendant à la rivière pour me laver les mains, je tombe sur une vieille femme qui, accroupie sur la dernière marche d’escalier avant l’eau, fait sa lessive. Evidemment, avec ma souplesse et mon habileté légendaires, j’ai juste failli me foutre à l’eau en voulant passer de l’escalier à la berge, sur le côté. La vieille dame me regarde d’un œil que je qualifierais d’amusé. Mais ouf, ma dignité est sauve, tout se passe bien. Heureusement, parce que l’eau est bien froide !

Le jour baisse, la température aussi, nous nous retrouvons tous sous le marabout pour le repas du soir préparé par nos cuisiniers. Un repas chaud et excellent, soit dit en passant : soupe, pommes de terre, lentilles, riz, et que sais-je encore ! A côté de la tente « mess », un bidon avec robinet contenant de l’eau bouillie nous permet de laver les mains et les dents. Avant de se quitter, les assistants nous donnent à chacun une bouillotte pour la nuit. On nous chouchoute ! Allez, il est temps d’aller dormir, car demain, on marche. Trek de 4 heures avec montée à 4200 mètres.

Ladakh_map_J05

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Commentaires
C
non mais c'est quoi cette taille de porte ? LOL<br /> <br /> sinon, ça semblait être une superbe journée :)<br /> <br /> bisous
M
féerique, merveilleux, splendide, magique.<br /> <br /> parfois c'est tellement beau que nous ne trouvons pas de mot pour exprimer ce que l'on ressent!
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