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En pays Ladakhi
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7 février 2016

Les routes de l'impossible - J13

Jeudi 8 mai 2014

Le problème avec le froid à ces altitudes, c’est que même les plus résistants ont besoin de se lever au milieu de la nuit pour répondre aux exigences de leur vessie. Et quand je dis froid, il fait très froid. Déjà, sortir du duvet, c’est pas évident. Mais enfiler les chaussures glacées… Et puis la nuit est noire. Très noire. Lampe de poche indispensable pour retrouver la tente des toilettes. Et puis il y a les chiens. Des aboiements de loin en loin. Ca se rapproche, non ? Autant dire qu’en général, on fait très vite, de peur que des bestioles, humant la chair fraîche, rappliquent. Et je vous raconte même pas quand il faut casser la légère couche de glace qui s’est formée dans le tonneau qui sert à la chasse d’eau.

J’étais drôlement contente de retrouver mon sac de couchage et mes bouillottes encore chaudes. Ce qui m’a permis de me rendormir immédiatement.

Puis j’ouvre un œil vers 5h30, je somnole encore un peu et je commence à m’habiller en attendant le thé et la bassine d’eau chaude. A 7 heures, tout le monde est là pour le petit déjeuner. L’estomac est toujours un peu patraque, alors ce sera léger. Heureusement, Sanjay m’annonce que la chèvre aussi a passé une nuit tranquille. Vers 5 heures du matin, elle a rejoint son troupeau qui passait devant notre camp. Elle finit mieux que la chèvre de M. Seguin, celle-là.

Ladakh 369

Le jour est levé, mais il fait encore très froid : - 7°C. Aussi, on ne va pas trop traîner. Après avoir remis les enveloppes au staff et pris congé, nous remontons en voiture et prenons la direction du col du Taglang La. Pour cela, il faut d’abord sortir de cette plaine où aucune piste n’est tracée, et retrouver la route Manali - Leh. Le chauffeur a un bon sens de l’orientation, parce qu’il semble aller au jugé, quand soudain, Ô miracle ! Une route goudronnée… Sur 50 mètres.

Ladakh 373

La super Leh - Manali Highway (faut-il donner ici à « Highway » un sens beaucoup plus littéral que celui généralement employé pour nommer les grandes autoroutes américaines ? Ca laisse songeur, n’est-ce pas ?), empruntée par les bus, les voitures, les camions de ravitaillement du Ladakh, n’est pas encore complètement ouverte, mais le Taglang La, plus haut col de cette route, est praticable. Sur le chemin, nous nous arrêtons encore une fois pour observer les ânes sauvages, enfin de beaucoup plus près (merci le super zoom quand même).

Ladakh 383

Au fur et à mesure de la montée, les bas-côtés se couvrent de neige. La route est pleine d’ornières et glisse un peu. Mais notre chauffeur, le plus expérimenté des trois d’après Sanjay, négocie parfaitement les passages difficiles. Nous rejoignons bientôt le tractopelle qui a ouvert la voie et dans les traces duquel nous roulions, et nous le dépassons avant l’arrivée au col.

Ladakh 389

Le Taglang La culmine à 5328 mètres d’altitude, ce qui en fait la deuxième route carrossable la plus haute du monde derrière le Khardung La. Mais contrairement au grand frère, celui-ci est désert, aujourd’hui. Ce qui nous laisse le loisir d’admirer tranquillement le paysage qui vaut le détour. Et avec tout notre vécu, on peut cette fois en profiter sans être autant gênés par les effets de l’altitude, même si le souffle est un peu court.

Bon ben voilà, j’ai les deux plus hauts cols carrossables du monde à mon actif. Je suis trop une aventurière !

Ladakh 396

Il nous reste le plus dur à faire, car la route qui redescend de l’autre côté vers la vallée de l’Indus est sur une face moins exposée au soleil, et la neige et la glace sont très présentes. Les congères montent jusqu’à 2 mètres 50 de haut. Du coup, nous laissons le tractopelle, qui nous a de nouveau dépassés pendant notre halte au col, ouvrir la route. C’est un tractopelle de course, celui-là. Il ne nous reste plus qu’à faire confiance à notre chauffeur et admirer la vue.

Ladakh 408

Voici enfin la vallée et la route goudronnée. Puis le village de Somasa, où les villageois sont en train de labourer avec un cheval et une charrue, pour semer de l’orge.

Après plusieurs heures de route, nous arrivons à Upshi, où nos chauffeurs font une pause-thé, tandis que Dorjay signale au poste de police que nous sommes redescendus, puis nous rejoignons les bords de l’Indus, cette fois plus marron que bleu. Voici de nouveau le gigantesque camp militaire Trishul, puis le monastère de Thiksey au pied duquel nous nous arrêtons pour déjeuner. Pour moi, ça ne sera pas compliqué : riz blanc. Dommage de ne toujours pas pouvoir toucher au repas de notre cuisinier.

Nous arrivons à notre hôtel de Leh sur le coup de 13 heures. Là, m’attendent des nouvelles de Diane. Elle a retrouvé Sonia à Leh, qui lui a proposé de les accompagner, Téo et elle à Delhi, d’où ils allaient visiter le Taj Mahal. Diane a donc fait changer son billet pour redescendre deux jours plus tôt. Nous nous retrouverons à l’hôtel à Delhi. Elle a eu bien raison d’en profiter, Diane. Parce que toute seule à Leh pendant trois jours, on doit finir par tourner un peu en rond.

Me voilà avec une chambre pour moi toute seule, et la superbe opportunité de prendre une longue, très longue douche chaude. Quel délice ! Puis, avec Christel et Dalhia, nous montons en ville pour faire les boutiques : cartes postales, confiture d’abricots du Ladakh, t-shirts et vêtements tibétains. Et quand les nécessités de commodités se font ressentir, nous optons pour le Friend’s Corner, un restaurant au 2ème étage d’un immeuble donnant sur la rue principale, avec une belle salle ensoleillée. Les toilettes par contre, sont un désastre : un cagibi sombre et d’une puanteur insoutenable, étroit, et pour une fois, on ne regrette pas qu’ils soient à la turque. Dalhia renonce. Moi je tente ma chance, mais en sortant de là, je n’ose plus rien toucher tant que je ne me suis pas désinfecté les mains (désolée pour toutes ces histoires peu ragoûtantes de toilettes, mais ça fait aussi partie de ce qui fait l’Inde).

Par contre, le thé à la menthe est excellent

Nous continuons notre shopping par la visite d’un marché tibétain, avec pleins de d’objets et de bijoux « ancient » - mais bien sûr ! – ou avec « Saphir and silver » - oui oui, j’y crois -, puis par une minuscule boutique genre brocante d’objets et vêtements tibétains.

Nous voilà de retour à l’hôtel où j’ai encore le temps de faire quelques cartes postales avant le dernier repas avec toute l'équipe, puisque Dorjay ne nous accompagnera pas à Delhi.

Pendant le dîner, Sanjay nous brieffe sur ce qu’il faut visiter à Delhi, car nous aurons quartier libre. Demain, c’est réveil à 5 heures, car il faut partie à 6 pour l’aéroport.

Ladakh_map_J13

 

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Commentaires
M
Bravo pour le passage des cols!!! trop forte!
H
Lol la méga aventure pour aller faire pipi au milieu de la nuit. Ça fait pas envie. <br /> <br /> Ces histoires de toilettes me rappellent une mésaventure dans un resto à Hanoï aussi tiens...<br /> <br /> hug
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